posté le 24-11-2007 à 09:53:41

l’appartement (1) – le proprio

-          Allô, Monsieur Tiriez ? Oui, c’est Justine, la nouvelle locataire de votre appartement, rue Solférino.

-         

-          Oui, oui, c’est ça, le T6.

-         

-          Et bien à vrai dire, je vous appelle car je rentre de Lille, et ce que j’ai vu ne m’a pas vraiment plu.

-         

-          Et bien, voyons, par où commencer ? Notre bail commençait bien le 1er, non ?

-         

-          Bien. Alors comment se fait-il que le parquet du salon soit encore entièrement bâché ? Comment se fait-il qu’il y ait un mur devant la fenêtre de ce même salon ?

-         

-          Ecoutez, nous sommes le 17. Je suis venue pour m’installer hier, et j’ai dû faire une pile de meubles au milieu de ma chambre pour que vos ouvriers puissent peindre les murs ! Et je ne parle pas du studio qui n’est même pas commencé !

-         

-          Non. De toutes façons, nous refusons de payer le loyer tant que les travaux ne sont pas terminés.

-         

-          Habitable ? Parce qu’il y a l’eau chaude et l’électricité ? Vous plaisantez ?

-         

-          Voilà : aucune pièce n'est achevée, et tous les ouvriers de la ville semblent avoir nos clefs. Remarquez, cela n’a pas vraiment d’importance, vu que la porte d’entrée est quasiment inexistante ! En tous cas, je n’appelle pas ça un appartement « habitable » !

-         

-          Ils font de leur mieux ? Voilà qui me rassure… Le parquet de la mezzanine est en pente, les portes du bas sont si courtes qu’on peut passer des colis par dessous, celles du haut sont si longues qu’on ne peut pas les fermer, on ne peut pas toucher la rampe sous peine de la voir se détacher… Je n’ose pas imaginer ce que ce serait s’ils ne s’appliquaient pas !

-         

-          Ecoutez, nous emménageons définitivement le 29. En fonction de ce que nous trouverons ce jour-là, je vous appellerai pour que nous puissions trouver un terrain d’entente sur le plan financier.

-         

-          Oui, oui, c’est ça. Au revoir Monsieur. A bientôt.

 


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posté le 23-11-2007 à 19:11:10

fait d'hiver

Janvier 2002. Route des 2 Alpes, la nuit.
Je me souviens encore de tout. De la fatigue et de la lassitude, après toutes ces heures passées dans la voiture. Du froid. De la neige. Oui, je me rappelle très bien ces flocons, gros comme des pièces de cinq francs, qui tombaient en tourbillonnant sur notre pare-brise. Toi et moi. Rien que toi et moi. Et une semaine de ski en perspective. Attends, je sors le plan de la station. C’est où déjà ? Place du Venosc. Ah oui, ça y est, j’ai trouvé. C’est bien, on n’est pas loin du centre. J’espère qu’on pourra louer des skis à proximité. Oui, moi aussi. Je crois qu’il y a beaucoup de boutiques dans cette station. Il y a une remontée près de l’immeuble ? J’ai l’impression, oui. Ah, voilà. Oui, il y a des oeufs. "Le diable". Cool, comme ça on n’aura pas... Aaaaaaah ! Attention, imbécile ! Sortie de nulle part, une voiture rate le virage. Coups de freins, crissements de pneus dans la neige, dérapages, tonneaux, bruits de tôle, arbres... Combien ? Dans quel ordre ? Et puis, enfin, le silence. Plus rien ne bouge. Combien de temps avant que je n’ouvre les yeux ? Cette douleur dans le bras, dans la tête... Je te cherche. Vincent. Ta porte est ouverte. Ton corps est étendu sur le sol. Vincent. Lentement, je me dégage de ma place. Vincent, réponds. Je suis à tes côtés. Je ne sais plus si j’ai marché ou rampé, si je murmure ou si je crie. Il y a tous ces bruits qui résonnent maintenant dans le silence glacial des montagnes. Et ces ombres. Leurs mots se bousculent dans ma tête et se mêlent au reste dans une infâme bouillie. Vincent. Je te regarde. Le sang sur ton front, sur tes joues, sur la neige. C’est comme si je savais déjà. Je prends ta main, je te regarde encore. Je crois que je pleure... Vincent ! Réponds ! Tu ne peux pas me laisser ! Et nos rêves, hein ? Et le Canada, la maison au bord du Saint-Laurent ? Vincent !! Ce dernier cri déchire la nuit, et des oiseaux s’envolent des arbres autour de nous en criant apeurés. On allait se fiancer... Les ombres tentent vainement de m’écarter de toi. Je voudrais t’embrasser, encore une fois. Et puis mourir aussi, puisque sans toi je n’ai plus de raison de vivre. Je caresse tes cheveux pendant de longues minutes. Puis j’entends les sirènes dans le lointain. On peut apercevoir la lueur bleue des gyrophares entre les arbres. A quoi bon ? Je pose ma tête sur ton torse et mets mes bras autour de toi. Je ferme les yeux. Il n’y a plus que toi, moi, et le froid.
 


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posté le 23-11-2007 à 19:03:20

hors-contexte

Traverser pendant 1 ou 2 pages la vie d’un personnage. Entrer dans une pièce, une voiture, surprendre une conversation, partager une émotion...

Rester quelques minutes puis s’en aller, sans connaître l’avant ni l’après.
 


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posté le 21-11-2007 à 20:20:13

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fleurs. (Borough Market)

 


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posté le 21-11-2007 à 20:19:10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Westminster, vue de Waterloo Bridge.

 


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