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Titre du blog : les deux côtés d'une carte postale
Auteur : manille
Date de création : 01-03-2005
 
posté le 24-11-2007 à 10:53:41

l’appartement (1) – le proprio

-          Allô, Monsieur Tiriez ? Oui, c’est Justine, la nouvelle locataire de votre appartement, rue Solférino.

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-          Oui, oui, c’est ça, le T6.

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-          Et bien à vrai dire, je vous appelle car je rentre de Lille, et ce que j’ai vu ne m’a pas vraiment plu.

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-          Et bien, voyons, par où commencer ? Notre bail commençait bien le 1er, non ?

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-          Bien. Alors comment se fait-il que le parquet du salon soit encore entièrement bâché ? Comment se fait-il qu’il y ait un mur devant la fenêtre de ce même salon ?

-         

-          Ecoutez, nous sommes le 17. Je suis venue pour m’installer hier, et j’ai dû faire une pile de meubles au milieu de ma chambre pour que vos ouvriers puissent peindre les murs ! Et je ne parle pas du studio qui n’est même pas commencé !

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-          Non. De toutes façons, nous refusons de payer le loyer tant que les travaux ne sont pas terminés.

-         

-          Habitable ? Parce qu’il y a l’eau chaude et l’électricité ? Vous plaisantez ?

-         

-          Voilà : aucune pièce n'est achevée, et tous les ouvriers de la ville semblent avoir nos clefs. Remarquez, cela n’a pas vraiment d’importance, vu que la porte d’entrée est quasiment inexistante ! En tous cas, je n’appelle pas ça un appartement « habitable » !

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-          Ils font de leur mieux ? Voilà qui me rassure… Le parquet de la mezzanine est en pente, les portes du bas sont si courtes qu’on peut passer des colis par dessous, celles du haut sont si longues qu’on ne peut pas les fermer, on ne peut pas toucher la rampe sous peine de la voir se détacher… Je n’ose pas imaginer ce que ce serait s’ils ne s’appliquaient pas !

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-          Ecoutez, nous emménageons définitivement le 29. En fonction de ce que nous trouverons ce jour-là, je vous appellerai pour que nous puissions trouver un terrain d’entente sur le plan financier.

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-          Oui, oui, c’est ça. Au revoir Monsieur. A bientôt.